Le matin à l’aube tout le monde se rend dans la forêt. Il fait frais à cette saison alors on se couvre avec ce que l’on trouve et on fait du feu pour se réchauffer. Il arrive parfois, malgré le froid, que l’on se rende à la rivière ou dans les marais pour s’imprégner de la nature, laisser son corps nu rentrer en contact avec l’eau.
Contrairement à la vie de tous les jours ici on mange trois fois par jour. Le matin des mamans apportent des bouillies ou des femmes du village profites de vendre des petites préparations locales à bas de manioc, de pois ou de farine blanche. A midi et le soir nous avons engagé des cuisinières qui préparent dans d’énormes casseroles. Les plats : du riz avec des sauces à base de feuilles de manioc, de feuilles de patates ou de courges, de concentré de tomate, piment, oignons et cubes de Maggi le tout agrémenté de petits morceaux de poisson séchés ce qui donne un peu le même goût à chaque aliment.
Les danses sont entrainantes et cette-fois mes copines ont eu droit à un vrai costume, chapeau inclus. On apprend à bouger le corps, surtout au niveau de la colonne, des épaules et du bassin. Ce qui semble tellement facile pour eux l’est beaucoup moins pour nous. On voit vite nos blocages autant physiques que du paraître. Chez eux pas de gêne, on y va et c’est parfait. Les chants traditionels se succèdent ainsi que toutes sortes d'activités que je vous laisse découvrir en images.
Personne n’échappe à la séance de purification qui commence par des chants sacrés. Un liquide fait de feuilles médicinales et recette secrète a été préparé par les sowes.
Le dernier jour tout le monde de blanc vêtu fait le tour du village en chantant et avisant les familles que bientôt chacune retournera à la maison. La fête commence et même le démon est de la partie!
Financer de plus en plus de cérémonies de ce genre me semble le moyen le plus intéressant pour changer les habitudes car il me semble que l'excision est devenu plus une habitude qu'une tradition. A chaque occasion je rappelle aux sowes (exciseuses) que le jour où la loi qui interdira l’excision en Sierra Leone passera, les femmes qui suivent ma proposition ne perdront rien mais au contraire celles qui continuent d'exciser perdront leur tradition, leur statut, leur gagne-pain et la liberté car elles se retrouveront en prison. Je vous remercie infiniment pour vos dons et votre participation à ce programme, Michèle